Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/81

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révélateur d’un principe nouveau ; s’il ne donne jamais sa définition du royaume de Dieu, c’est que le royaume dont il est le messager et l’agent s’identifie dans sa pensée, comme dans celle de ses auditeurs, à celui que les prophètes avaient annoncé ; il tient à l’espérance du royaume, comme il tient au précepte de l’amour et à la foi de Dieu.

Ces trois éléments de son Evangile sont connexes, inséparables, essentiels, quoique, ou mieux, parce que traditionnels ; ils sont l’essence de l’Evangile, parce qu’ils étaient l’essence de la révélation biblique. Que sa façon d’entendre et de sentir Dieu, l’amour et le royaume, soit plus pure, plus intime, plus vivante que celle de l’Ancien Testament, elle parfait ce qui la précède et ne le détruit pas. Chercher dans l’Evangile un élément tout à fait nouveau par rapport à la religion de Moïse et des prophètes est y chercher ce que Jésus n’y a pas voulu mettre, et ce qui, de son propre aveu, n’y est pas.

La contradiction que l’on découvre entre l’idée d’un royaume à venir et celle d’un royaume déjà présent n’existe que si l’on attribue à la