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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/127

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Puis c’étaient d’interminables récits d’attaques nocturnes ; de ports suspects, d’où l’on fuyait au crépuscule ; d’embuscades dressées par les « broussards », dans l’intérieur des îles, ou par les hommes « d’eau salée », dans les marais à palétuviers.

Des notes, qui se répétaient avec une fréquence aussi monotone qu’inquiétante, avaient trait à une série de morts produites par la dysenterie, Deux.

blancs, notamment, avaient trouvé cette triste fin au cours d’une récente croisière effectuée par eux sur l’Arla.

Le lendemain matin, quand il fut levé, Bertie Arkwright ne put s’empêcher de dire au capitaine Hansen, qu’il rencontra sur le pont :

« Vous aviez laissé dans la cabine le Journal du bord de l’Arla. J’en ai pris connaissance, vous savez ?

— Fâcheux ! Très fâcheux ! s’exclama le capitaine Hansen, d’un air ennuyé. C’était un oubli et ce Journal n’aurait pas dû traîner ainsi !

— J’y ai trouvé, poursuivit froidement Bertie, un tas d’histoires de dysenterie qui, à parler franc, me paraissent plutôt louches. Il doit en être de ces dysenteries comme des noyades par accident… De la blague, hein ?

— De la blague ! protesta le capitaine Hansen. Fichtre, comme vous y allez ! Le Journal du bord, de la blague… »

Puis il sourit et avoua :

« Vous êtes admirable de perspicacité, Mr Arkwright ! Les colons sont rares, comme je vous l’ai conté, et les risques de maladie les effraient moins que ceux d’une mort violente.