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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/132

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auparavant, laisser leurs armes dans leurs pirogues.

Bertie Arkwright respira, quoiqu’il y eût quelques tricheries sur lesquelles le capitaine Hansen ferma bénévolement les yeux.

De nombreuses affaires furent traitées et, en échange d’un acompte qui leur fut remis sur leur travail futur, vingt-cinq recrues signèrent leur engagement.

Puis, le coucher du soleil venu, les têtes crépues furent invitées à se retirer.

Elles mirent peu d’empressement à obéir et une douzaine d’entre elles s’obstinèrent, plus qu’il n’était convenable, à ne pas tenir compte des ordres réitérés du second.

« Vous allez voir, chuchota le capitaine Hansen à l’oreille de Bertie Arkwright, si je vais les faire déguerpir ! »

Il tenait dans sa main un boudin de dynamite, muni d’un hameçon.

Le boudin de dynamite n était, en réalité, qu’une inoffensive bouteille de chlorodine, enveloppée et ficelée dans du gros papier, d’où dépassait une fusée,

Le capitaine Hansen alluma la fusée et piqua l’hamecçon sur les reins d’un des nègres, dans les plis de son lava-lava[1].

Fou de terreur, le noir, sans même songer à se débarrasser de son lava-lava, se mit à pousser des cris d’épouvante et, la fusée lui sifflant et crachant au derrière, s’élança dans la mer.

  1. Morceau de toile que les noirs s’enroulent autour des reins.