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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/138

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« Allons, quoi ? Qu’y a-t-il encore ? interrogea le gérant. Vous en faites une tête, Mr Brown… Est-ce que la rivière remonte vers sa source ?

— Au diable la rivière ! répondit l’homme, Les nègres m’inquiètent beaucoup plus. Tout à l’heure, l’un d’eux est sorti soudain des roseaux, à quatre mètres de moi, et m’a canardé.

« Il était muni d’un Snider et tirait, la crosse sur la hanche. J’ai, par miracle, échappé. Mais où s’est-il procuré ce Snider ?

« Ah ! Mille pardons, Mr Arkvwright ! Je suis enchanté de faire votre connaissance. Mais telle était encore mon émotion…

Mr Brown, expliqua le gérant, est mon homme de confiance. Un troisième cocktail ! Et noyons-y nos soucis.

— Volontiers, acquiesçca Mr Brown. Mais où le nègre avait-il pris le Snider ? Voilà qui me tarabuste,

— J’en suis surpris autant que vous ? déclara Mr Harriwell, avec une ombre d’emportement dans la voix. Hormis les nôtres, pas un fusil ne sort jamais de la maison, où toute la provision est sous clef. »

Mr Brown sourit, d’un air incrédule.

« Vous ne me croyez pas ? Venez avec moi constater si je mens. »

Mr Harriwell, s’étant levé, se dirigea vers son bureau où il montra du doigt, dans un coin de la pièce, une grande caisse poussiéreuse.

Les serrures en semblaient intactes. Mais Mr Brown, s’étant incliné, les souleva du doigt.