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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/139

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Le gérant eut un sursaut et fit bousculer le couvercle, La caisse était vide.

Les trois hommes se regardèrent mutuellement, en silence. Harriwell se laissa choir sur une chaise, anéanti.

Brown se prit à jurer.

« Par la mort Dieu, dit-il, il est impossible de se fier aux domestiques d’intérieur ! C’est l’un d’eux qui se sera subrepticement saisi des clefs que vous aurez laissées traîner, Harriwell.

— Méchante affaire ! avoua le gérant, en faisant la moue. Mais nous reprendrons les fusils à ces sales bêtes ! Rien n’est perdu ! Rien n’est perdu !

« Voulez-vous avoir l’obligeance, Mr Brown, de préparer une cinquantaine de boudins de dynamite.

« À la première occasion, comme nous ignorons les vrais coupables, nous taperons dans le tas.

« Allons, Messieurs, gardons-nous forts et ne perdons point l’appétit ! Le dîner est servi. »

I y avait, sur la table, un plat de riz au curry et une omelette,

Bertie n’aimait point le riz au curry. Il se rabattit sur l’omelette, dont il se servit une ample assiettée et qu’il déclara excellente.

Son curry terminé, Harriwell s’attaqua, à son tour, à l’omelette, Il en goûta une bouchée, qu’il recracha bruyamment.

« Attention ! s’écria Mr Brown, d’un ton sinistre. C’est la seconde fois que le cuisinier nous fait le coup ! »

Harriwell continuait à graillonner et à cracher.