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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/142

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« Et que veux-tu que j’y fasse, mon pauvre vieux ? C’est un poison indigène, dont le noir se sera servi. Et pour ce genre de poison, il n’y a pas d’antidote connu.

« De grâce, calme-toi un peu ! Il faut te résigner à ton sort. »

À ce moment, deux détonations retentirent au-dehors, et Brown ne tarda pas à reparaître, tenant à la main son fusil encore fumant.

— « Je l’ai », dit-il en se rasseyant tranquillement à table, « déniché dans un cocotier, où il se cachait parmi les feuillages.

« Il est tombé mort devant moi. Une attaque soudaine de fièvre maligne !

— Mais, et moi ? hurlait Bertie Arkwright : Quoi, messieurs, pas le moindre secours ?

— Aucun antidote contre les poisons indigènes ! répéta Mr Harriwell.

— Aucun antidote ! rétorqua Brown. Sauf genièvre…

— Ah ! oui, c’est Vrai Le genièvre… Et moi qui ne songeais pas ! Je suis tellement bouleversé… »

Mr Harriwell alla quérir incontinent une bouteille de la rude liqueur, dont la teneur en alcool est si forte, et en versa un grand verre, qu’il tendit à Bertie Arkwright.

« Buvez cela, mon cher ! Et buvez vite ! C’est un peu dur au gosier, évidemment. Mais il faut boire pur. Allons, du courage Il y va, pour vous, de la vie, »

Bertie fit comme il lui était prescrit et absorba