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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/149

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Ses traits, petits et réguliers, délicats même, étaient d’apparence efféminée, comme ceux d’une toute jeune fille.

Bouche et menton étaient menus, et mâchoire, nez et front n’accusaient pas la moindre énergie.

Seuls les yeux, où se percevait une flamme voilée, trahissaient, observés avec attention, les autres aspects de ce caractère composite et ses forces cachées : l’audace intrépide, l’obstination, l’ingéniosité et la ruse.

Quand l’occasion se présentait pour Maouki de mettre en jeu toutes ces forces qui dormaient en lui, c’était, chez ceux qui le voyaient agir, une véritable stupéfaction.

Le père de Maouki était, à Malaïta, le chef de Port-Adam.

Situé au bord de la mer, Port-Adam est ce qu’on appelle un village « d’eau salée ».

Maouki avait, dès son enfance, autant vécu dans l’eau que sur le sol ferme. C’était, à proprement parler, un amphibie.

À un an, il avait appris à nager,

À sept ans, il plongeait droit sous dix mètres d’eau et pouvait y demeurer, sans respirer, durant une minute entière.

Il était intime avec les poissons, les crustacés et les roches sous-marines, et le maniement d’une pirogue n’avait point de secret pour lui,

C’est alors qu’il fut volé par les « broussards »,