Aller au contenu

Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un lava-lava d’un jaune éclatant, plus décent que l’étroite bandelette qui voilait seule sa nudité, lui fut finalement remis, avec ordre de s’en envelopper.

La goélette, avec une soixantaine de recrues, remit ensuite à la voile.

La navigation dura plusieurs jours et Maouki vit défiler, du pont de la goélette, plus d’îles et de terres qu’il n’en avait jamais soupçonné d’exister.

Il connut des effets inouïs de la magie des blancs. Notamment une machine de cuivre et de fer, toute trépidante et toute fumante, encastrée dans les flancs du navire et qui, pour faire avancer la goélette, remplaçait le vent quand celui-ci manquait.

Et des boîtes aussi, qui, lorsqu’on les remontait, parlaient et riaient, comme font les hommes.

Bien plus. Il vit un blanc dont la sorcellerie personnelle était si puissante qu’il pouvait retirer de sa bouche toutes ses dents et les remettre en place, avec la même facilité,

La goélette accosta en Nouvelle-Géorgie et Maouki fut mis aussitôt à la besogne, c’est-à-dire à défricher la jungle et à couper des bambous.

Pour la première fois, il connut ce que travailler signifiait.

Même comme esclave de Fanfoa, il n’avait jamais peiné de la sorte.

Il fallait trimer de l’aurore à la tombée de la