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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/159

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à chaque heure de la nuit, à servir, au blanc et à ses amis qui lui rendaient visite, du whisky et de la bière.

Le métier n’était pas désagréable. Mais, plus encore, Maouki aimait Port-Adam.

Deux années lui restaient à accomplir. C’était plus qu’il n’en pouvait supporter.

En sa qualité de domestique d’intérieur, il avait sous la main des facilités pour fuir, qu’il ne possédait pas auparavant.

Il combina soigneusement son plan d’évasion.

Au cours d’une nuit sans lune, dix noirs de Malaïta et un onzième de San-Cristoval se glissèrent hors des baraquements.

Ils vinrent rejoindre Maouki, qui disposait de la clef du hangar où était enfermée la baleinière de l’homme blanc.

La baleinière fut poussée à la mer, équipée d’une douzaine de Winchesters et de munitions adéquates, et d’une caisse de dynamite, avec les détonateurs. Des provisions de bouche et dix caisses de tabac y furent également embarquées.

La mousson du Nord-Ouest soufflait et la baleinière rama vers le Sud.

On naviguait la nuit et pendant le jour on se cachait avec la baleinière que l’on tirait à terre dans quelque îlot inhabité.

L’île de Guadalcanar fut atteinte, ainsi que le détroit qui la sépare de Florida.

Alors les vivres manquèrent.

Que firent les hommes de Malaïta ? Ils tuèrent l’homme de San-Cristoval, lui coupèrent la tête,