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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/175

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Maouki, maintenant, ne pèse plus cent dix livres. Il a considérablement engraissé et le cercle de son ventre a triplé.

Il a quatre femmes, des fusils et des revolvers comme aucun grand chef n’en avait jamais possédé, et a restitué à son nez l’anse de porcelaine qui y pendait.

Mais le plus précieux des fétiches dont il s’enorgueillit est la tête de Bunster, convenablement enfumée, qui pend, avec ses cheveux couleur de sable et sa barbe jaunâtre, à l’une des poutres de son palais de paille.

À des périodes fixes, il la contemple longuement, en appelant, sur lui et sur son peuple, la protection des Esprits.

Durant cette solennité, un silence de mort règne sur le village.

La tête de Bunster est réputée comme le plus merveilleux talisman que possède Malaïta et c’est à son étonnant pouvoir de sorcellerie qu’est attribuée la grandeur inégalée de Maouki.