Aller au contenu

Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chez Mac Allister, c’était son omnipotence à se faire obéir des indigènes.

L’atoll d’Oulong avait une circonférence de cent quarante milles. Son accès était difficile et trois dangereux chenaux, où il fallait naviguer à l’aide de la boussole, permettaient seuls de pénétrer dans le lagon central et d’y gagner la terre.

L’île était peuplée de cinq mille Polynésiens, tous, hommes et femmes, également robustes, d’une hauteur moyenne de six pieds et pesant dans les deux cents livres.

Oulong était à quatre cents kilomètres de la terre la plus proche.

Deux fois l’an, pas plus, une petite goélette y faisait relâche, pour y recueillir le coprah et ravitailler Mac Allister en vivres et en marchandises.

Mac Allister, buveur hors pair et trafiquant de son métier, était l’unique blanc qui résidât à Oulong.

Et, à lui seul, d’une poigne de fer, il gouvernait l’île et ses cinq mille sauvages.

Quiconque, si Mac Allister lui faisait dire de venir le trouver, venait. Et, quand il commandait à l’homme de s’en aller, l’homme s’en allait. Jamais ce qu’il avait ordonné et jugé bon n’était discuté.

Il était, au demeurant, hargneux comme peut l’être seul un vieil Écossais et se mêlait continuellement d’affaires privées, où il n’avait, en fait, rien à voir.

Quand Nougou, la propre fille du roi, manifesta le désir de s’unir avec Haounaou, son père