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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/179

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approuva. Mais Mac Allister dit non, et le mariage n’eut pas lieu.

Lorsque le roi prétendit acquérir du grand prêtre, à qui il appartenait, un îlot situé dans les eaux du lagon, Mac Allister lui en refusa l’autorisation.

Envers la compagnie dont l’Écossais était le représentant, le souverain noir s’était endetté de cent quatre-vingt mille noix de coco. Et, jusqu’à ce que la totalité des noix fût livrée, pas une seule ne devait être détournée de sa destination légale.

Ce n’était pas, cependant, je pus le constater sans peine, que Mac Allister fût aimé. Bien au contraire, chacun le haïssait à qui mieux mieux, et terriblement.

Un mois durant, toute la population, roi et prêtres en tête, adressa au ciel, journellement, de vaines prières pour sa mort.

Les sorcelleries-les plus redoutables furent mises en œuvre contre lui.

Des fragments de nourriture, qui avaient touché ses lèvres, furent ramassés, ainsi qu’une bouteille de whisky vide et une noix de coco où il avait bu. On recueillit jusqu’à ses crachats. Et le tout fut l’objet de savantes diableries.

Mais Mac Allister ne croyait pas aux diableries, qui, de ce fait, demeuraient impuissantes. Elles ne pouvaient qu’échouer, au surplus, avec un ivrogne de sa trempe.

L’Écossais continuait à vivre et à se porter merveilleusement.

La fièvre l’ignorait, ainsi que les rhumes et les refroidissements. La dysenterie ne s’attaquait pas