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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/182

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la ceinture extérieure de l’île, gronder le ressac.

La chaleur était torride, comme elle peut l’être sous cette latitude, et le soleil dardait droit ses rayons sur nos têtes.

Pas un souffle de vent. Pas même, sur l’eau du lagon, une griffe de chat, pour la strier,

La saison de l’alizé du Sud-Est avait pris fin prématurément et la mousson du Sud-Ouest n’avait pas encore commencé de souffler.

La conversation roulait sur la danse des noirs et j’émis l’opinion que celle des Polynésiens était très supérieure à celle des Papous.

« Pas du tout ! me déclara hargneusement Mac Allister. Vous ne savez pas ce que vous dites. La preuve en est que les gens d’ici dansent en dépit du bon sens. »

Je ne répondis rien, car il faisait trop chaud pour discuter. J’ignorais, d’ailleurs, comment dansaient les gens d’Oulong.

« Et je vais vous le prouver sans tarder, poursuivit Mac Allister. »

Il se retourna sur son siège et appela, d’un signe, un noir qui lui servait à la fois de cuisinier et de domestique à tout faire.

« Hé, toi ! dit-il. Va-l’en dire au roi, dans sa paillote, qu’il s’amène ici ! »

L’homme se mit en route incontinent et, dix minutes après, le premier ministre de Sa Majesté se présentait, l’air mal à l’aise et fort troublé.

Il prit la parole en prodiguant excuses et explications, qui en revenaient à ceci : le roi dormait et déranger son sommeil était impossible.