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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/245

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Rewa vint, au cours de la journée, appuyer ces redoutables affirmations.

John Starhurst écouta patiemment ses interlocuteurs, discuta avec bienveillance, mais ne céda point d’une miette sur ses intentions.

À ses frères de la Mission, il exposa qu’il ne cherchait pas le martyre, mais qu’un appel d’En-Haut le poussait à agir comme il disait et qu’il se contentait d’obéir à la voix du Seigneur.

Les trafiquants établis dans l’île arrivèrent à la rescousse et, plus pressants que quiconque, plaidèrent chaudement la négative.

« Vos objections, leur répondit simplement Starhurst, sont pour moi sans valeur. Ce que vous envisagez, ce sont des intérêts terrestres et un dommage possible à vos affaires.

« Nos points de vue sont différents. Vous souhaitez gagner de l’argent et mon but est le salut des âmes. Les païens de cette sombre terre doivent être amenés à Dieu. »

John Starhurst protesta qu’il n’avait, au surplus, rien d’un fanatique, qu’il possédait un esprit sain et que son projet était éminemment raisonnable.

La conversion des gens de la montagne, par ce qu’elle aurait justement de miraculeux, entraînerait à coup sûr d’autres conquêtes spirituelles, tant à Viti-Levou que parmi les autres îles de l’archipel. Cela devait être et rien ne saurait l’empêcher.

Il n’y avait en effet, tandis qu’il parlait, aucun signe de folie dans les suaves yeux gris de John Starhurst. Mais seulement la calme résolution. d’accomplir ce qu’il avait décidé et une inébran-