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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/246

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lable confiance dans la Providence, supérieure aux hommes, qui le dirigeait,

Il ne trouva, à Rewa, qu’une seule personne pour approuver son dessein et même, en secret, l’encourager. Le quidam était Ra Vatou, un des notables du village.

L’homme ne jouissait pas, à vrai dire, d’une brillante réputation.

Trois ans auparavant, il avait déjà déclaré, à l’un des missionnaires, sa ferme intention d’entrer dans le giron de l’Église.

Mais ce beau projet avait échoué, Ra Vatou ayant mis pour condition qu’il conserverait ses quatre femmes.

La monogamie, avait-il expliqué, l’offusquait du point de vue moral et était en outre de nature à nuire gravement à la bonne tenue de son intérieur. Le missionnaire ayant insisté, Ra Vatou s’était fâché d’une pareille intrusion dans sa vie privée. Une minutie, au demeurant !

Afin de prouver qu’il était un homme libre, et un honnête homme, il avait brandi son énorme massue de guerre au-dessus de la tête du missionnaire qui, pour sauver sa vie, s’était rapidement aplati sur le sol. Mais ces vilaines choses étaient maintenant oubliées.

Ra Vatou, affirmait-il, venait à John Starhurst, qui en rayonnait de joie, comme décidément converti.

Trois de ses femmes étaient mortes. Il ne les remplacerait pas. Et la dernière, par surcroît,