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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/247

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était très malade. Celle-là non plus ne serait pas remplacée.

Ra Vatou s’engageait en outre à fournir à John Starhurst, avec les rameurs, une de ses pirogues pour remonter le cours de la Rewa dans sa partie navigable, soit un voyage de deux jours. L’embarcation reviendrait ensuite,

Enfin, John Starhurst réussit à décider à l’accompagner, pour lui servir de guide, un des instructeurs indigènes de la Mission nommé Naraou.

Naraou était chrétien depuis sept ans. Il avait, à cette date, été sauvé du four chaud par le docteur James Ellery Brown, qui avait payé pour lui l’énorme rançon de cent bâtons de tabac, deux couvertures de coton et une bouteille de boisson hygiénique.

Jamais il n’avait oublié un pareil bienfait.

Mais la bravoure n’était pas son fort. Ce n’est qu’à la dernière minute, après un jour et demi d’adjurations répétées de John Starhurst et de prières solitaires dans la chapelle, qu’il avait entendu l’appel céleste, lui commandant d’accompagner le missionnaire dans la montagne.

« Maître, avait-il fini par dire, j’irai avec toi. »

John Starhurst, voyant que la grâce avait touché une créature aussi pitoyable, en avait conclu avec un sobre enthousiasme que Dieu, décidément, était avec lui.

Naraou pourrait, le cas échéant, lui servir également d’interprète, quoique après un séjour de trois ans dans les îles Fidji, il connût très suffisamment les divers dialectes de leurs habitants.