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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/43

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le faut, afin de lui trouver un bon lift, pour l’échouer.

« Vieux, vous m’entendez bien ?

— Je vous entends bien et je vous approuve, capitaine, assura Mac Coy. Et, jusqu’au bout, je demeurerai avec vous. »

Quand la nuit tomba, la situation était devenue à peu près intenable.

Les hommes cherchaient en vain le sommeil et le pont était si brûlant qu’ils se hissaient dans les agrès.

Les vapeurs empoisonnées filtraient de partout et rampaient comme de mauvais esprits. Elles s’insinuaient dans les narines et dans la gorge, déterminant d’inextinguibles accès d’éternuements et de toux.

Les étoiles clignotaient indolemment, à peine distinctes, sous la voûte obscure du ciel. La pleine lune, qui se levait à l’Orient, rasait de sa lumière les fumerolles qui, en myriades de touffes, de filaments et de tissus arachnéens, se tordaient et s’entrelaçaient en longues guirlandes, sur le navire même et le long des mâts.

Le capitaine Davenport, tout en frottant ses yeux, qui lui-piquaient, s’en vint rejoindre Mac Coy, sur des basses vergues du mât d’artimon où il était juché, et, à brûle-pourpoint, lui demanda :

« Dites donc, vieux, contez-moi un peu, voulez-vous, ce qu’il advint exactement de cet équipage