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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/52

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« Capitaine », dit Mac Coy, en s’effaçant pour laisser passer son compagnon, « descendez le premier.

— Vous d’abord ! » cria le capitaine Davenport, en poussant Mac Coy par les épaules et en le faisant presque culbuter par-dessus la lisse.

L’un suivant l’autre, les deux hommes, en proie à d’horribles souffrances et se tortillant le long de la corde à laquelle leurs mains se crispaient, se laissèrent glisser dans l’embarcation.

Les avirons mordirent l’eau et le canot s’éloigna comme une flèche dans la direction du rivage.

« Eh bien ! capitaine », murmura Mac Coy en tournant la tête et en regardant derrière lui, « ne vous avais-je pas promis, pour votre navire, un lit superbe et de tout repos ?

— Oui, parlons-en, un lit admirable…, riposta le capitaine Davenport.

« Il n’y a qu’un malheur, c’est que mon navire est perdu !

— Que voulez-vous, capitaine ? J’ai fait pour le mieux. »

Le canot, que les deux premières embarcations avaient rejoint, atteignit sans encombre le rivage et sa grève de sable blanc, au-delà de laquelle se disséminaient, dans un bouquet de cocotiers, une demi-douzaine de paillotes.

Une vingtaine d’habitants contemplaient, les yeux écarquillés, le volcan flottant qui avait fait irruption dans la paix de leur île.

Tandis que Mac Coy et le capitaine Davenport