Page:London - Croc-Blanc, 1923.djvu/256

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gnée de paix, de silence et de soleil. Il s’ébahit, durant un bon moment, de la transformation. Puis il accepta le fait comme une manifestation de plus du pouvoir, souvent incompréhensible, de ses dieux. Cela ne regardait qu’eux.

Une voiture attendait. Un homme et une femme s’approchèrent. Puis les bras de la femme se levèrent et entourèrent vivement le cou du maître. C’était là un acte hostile, Croc-Blanc se mit à gronder avec rage.

All right ! mère, dit Scott, s’écartant aussitôt et empoignant l’animal. Il a cru que vous me vouliez du mal et c’est une chose qu’il ne peut supporter.

— Je ne pourrai donc vous embrasser, mon fils, qu’en l’absence de votre chien ! dit-elle en riant, quoiqu’elle fût encore pâle et défaite de la frayeur qu’elle avait éprouvée.

— Nous lui apprendrons bientôt à se mieux comporter.

Et comme Croc-Blanc, l’œil fixe, continuait à gronder :

Couché, Sir ! Couché !

L’animal obéit, à contrecœur.

— Maintenant, mère !

Scott ouvrit ses bras, sans quitter du regard Croc-Blanc, toujours hérissé et qui fit mine de se redresser.

— À bas ! À bas ! répéta Scott.

Croc-Blanc se laissa retomber. Il surveilla des yeux, avec anxiété, la répétition de l’acte hostile. Aucun mal n’en résulta, pas plus que de l’em-