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L’APPEL RÉSONNE

John Thornton, au cours de ses expéditions, comptait peu sur l’homme, mais beaucoup sur la nature, et ne redoutait aucune solitude. Avec une poignée de sel et un rifle, il pouvait s’enfoncer dans les pays les plus sauvages, et se tirer d’affaire aussi facilement qu’il lui plaisait. N’étant jamais pressé par le temps, il chassait sa nourriture, à l’instar des Indiens, tout en marchant ; si le gibier manquait, il poursuivait son chemin sans se troubler, sûr d’en retrouver tôt ou tard. L’ordinaire, pendant ces longs voyages, devant être la viande fraîche, les munitions et les outils constituaient la principale charge du traîneau.

Ce fut, pour Buck, un temps de liesse et de joie perpétuelle que cette vie de chasse, de pêche, de vagabondage infini dans des pays inconnus.

Pendant des semaines entières, on marchait du matin au soir ; pendant d’autres, au contraire, on semblait vouloir prendre racine en quelque lieu soli-