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L’APPEL DE LA FORÊT

et lui coupant la respiration. Indigné, Buck, se jette sur l’homme ; alors celui-ci donne un tour de poignet vigoureux : la corde se resserre encore ; furieux, surpris, la langue pendante, la poitrine convulsée, Buck se tord impuissant, ressentant plus vivement l’outrage inattendu que l’atroce douleur physique ; ses beaux yeux se couvrent d’un nuage, deviennent vitreux… et c’est à demi-mort qu’il est brutalement jeté dans un fourgon à bagages par les deux complices.

Quand Buck revint à lui, tremblant de douleur et de rage, il comprit qu’il était emporté par un train, car ses fréquentes excursions avec le juge lui avaient appris à connaître ce mode de locomotion.

Ses yeux, en s’ouvrant, exprimèrent la colère et l’indignation d’un monarque trahi. Soudain, il aperçoit à ses côtés l’homme auquel Manoël l’a livré. Bondir sur lui, ivre de rage, est l’affaire d’un