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L’APPEL DE LA FORÊT

et là, tout en examinant ses blessures, il ouvre son cœur au cabaretier.

— Sacré animal !… En voilà un enragé !… grommelle-t-il en avalant une copieuse rasade de gin ; cinquante dollars pour cette besogne-là !… Par ma foi, je ne recommencerais pas pour mille !

— Cinquante ? fait le patron. Et combien l’autre a-t-il touché ?

— Hum !… il n’a jamais voulu lâcher cette sale bête pour moins de cent… grogne l’homme.

— Cent cinquante ?… Pardieu, il les vaut ou je ne suis qu’un imbécile, fait le patron, examinant le chien.

Mais le voleur a défait le bandage grossier qui entoure sa main blessée.

— Du diable si je n’attrape pas la rage ! exclame-t-il avec colère.

— Pas de danger !… C’est la potence qui t’attend… ricane le patron. Dis donc, il serait peut-être temps de lui enlever son collier…

Étourdi, souffrant cruellement de sa