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L’APPEL DE LA FORÊT

rien vu de semblable aux batailles que se livraient ces animaux, pareils à des loups ; son premier contact avec eux lui resta à jamais dans la mémoire. L’expérience ne lui fut pas personnelle, car elle n’aurait pu lui profiter ; la victime fut Curly. Celle-ci, fidèle à son caractère sociable, était allée faire des avances à un chien sauvage de la taille d’un grand loup, mais moitié moins gros qu’elle. La réponse ne se fit malheureusement pas attendre : un bond rapide comme l’éclair, un claquement métallique des dents, un autre bond de côté non moins agile et la face de Curly était ouverte de l’œil à la mâchoire.

Le loup combat ainsi : il frappe et fuit ; mais l’affaire n’en resta pas là. Trente ou quarante vagabonds accoururent et formèrent autour des combattants un cercle attentif et muet. Buck ne comprenait pas cette intensité de silence et leur façon de se lécher les