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L’APPEL DE LA FORÊT

Buck avait organisé son lit au pied des rochers ; il y faisait si chaud qu’il eut peine à le quitter quand François vint distribuer le poisson, dégelé au préalable devant le feu. Or, lorsque, ayant mangé, il revint à son nid, il le trouva occupé. Un grognement l’avertit que l’offenseur était Spitz. Buck avait évité jusqu’ici une querelle avec son ennemi, mais cette fois c’était trop. La bête féroce qui dormait en lui se déchaîna ; il sauta sur Spitz avec une furie qui surprit celui-ci, habitué à considérer Buck comme un chien très timide, dont la suprématie n’était due qu’à sa forte taille et à son gros poids.

François fut surpris, lui aussi, en les voyant tous deux bondir du trou, mais il devina le sujet de la dispute.

— Ah ! cria-t-il à Buck, vas-y mon vieux, et flanque une rossée à ce sale voleur !

Spitz était prêt à se battre. Hurlant de rage et d’ardeur, il tournait autour