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L’APPEL DE LA FORÊT

À l’embouchure de la Tahkeena, un soir après souper, Dub fit lever un lapin et le manqua. Aussitôt la meute entière partit en chasse. Cent mètres plus loin, cinquante chiens indigènes se joignirent à la bande. Le lapin se dirigea vers la rivière et tourna dans un petit ruisseau dont il remonta rapidement la surface gelée ; il courait léger sur la neige, tandis que les chiens y enfonçaient à chaque pas. La forme superbe de Buck se détachait en tête de la bande sous la clarté pâle de la lune, mais toujours devant lui bondissait le lapin, semblable à un spectre hivernal.

Ces instincts anciens, qui à des périodes fixes poussent les hommes à se rendre dans les bois et les plaines pour tuer le gibier à l’aide de boulettes de plomb, ces instincts vibraient en Buck, mais combien plus profonds ! Poursuivre une bête sauvage, la tuer de ses propres dents et plonger son museau jusqu’aux