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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

un adversaire expérimenté. Du Spitzberg au Canada, il avait combattu toutes espèces de chiens et s’en était rendu maître. Sa fureur n’était jamais aveugle ; car le désir violent de mordre et de déchirer ne lui laissait pas oublier chez son ennemi une passion semblable à sienne. Jamais il ne s’élançait le premier et n’attaquait qu’après s’être défendu. En vain, Buck tentait de le mordre ; chaque fois que ses dents cherchaient à s’enfoncer dans le cou du chien blanc, elles rencontraient celles de Spitz. Les crocs s’entre-choquaient, les lèvres saignaient, mais Buck ne pouvait arriver à surprendre son rival. Il s’échauffa, l’enveloppa d’un tourbillon d’attaques ; mais toujours Spitz ripostait d’un coup de dent et bondissait de côté. Buck fit alors mine de s’élancer à hauteur de museau de son ennemi, puis, rentrant soudain la tête, il se servit de son épaule comme d’un bélier pour en battre l’adversaire, ce qui lui valut un nouveau