— Tout à l’heure, j’ai vu égorger le taureau, déclara John Harned. Je vais maintenant voir massacrer des chevaux, de façon à bien me pénétrer des beaux côtés de ce noble sport.
— Ce sont de vieilles rosses, annonça Luis Cervallos bonnes à rien d’autre.
— Ah ! très bien ! fit John Harned.
Le troisième taureau entrait, suivi des capadores et des picadores auxquels il eut affaire sans tarder. Un picador se posta juste au-dessous de nous. La bête qu’il montait était, j’en conviens, une pauvre haridelle maigre et âgée, un vrai sac d’os recouvert d’une peau rongée par la vermine :
— Comment cette pauvre bête peut-elle supporter le poids du cavalier ? C’est inouï ! s’exclama John Harned. Et maintenant que le cheval se bat contre le taureau, de quelles armes dispose-t-il ?
— Le cheval ne se bat pas contre le taureau, dit Luis Cervallos.
— Oh ! fit John Harned, ce cheval est-il destiné à être éventré ? Lui bande-t-on les yeux pour qu’il ne voie pas le taureau