Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/44

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— que dis-je ! de Guayaquil et de tout l’Équateur !

Tout cela pour un gémissement de cheval ! Pourquoi John Harned n’est-il pas devenu fou lors de la mise à mort du taureau ? Une bête est une bête, que diable ! que ce soit un cheval ou un taureau. John Harned avait perdu la tête. Il n’y a pas d’autre explication. Assoiffé de sang, lui aussi était une bête sauvage. Je vous en fais juge. Que réprouvez-vous davantage : l’éventrement du cheval par le taureau, ou celui du colonel Jacinto Fierro par une baïonnette aux mains de John Harned ? Et John Harned en éventra bien d’autres, avec cette baïonnette ! Cet enragé, ce possédé du diable se battit encore avec plusieurs balles dans le corps, et il fut difficile à tuer. Quant à Maria Valenzuela, c’était une vaillante femme : elle ne poussa pas de cris, elle ne s’évanouit point comme les autres femmes. Elle resta assise, sans quitter sa place dans la loge, l’œil fixé sur l’arène pendant toute l’échauffourée. Elle s’éventait et son visage était blême, mais elle ne détourna pas une fois la tête.