Il évoqua leur dernière conversation dans la cuisine… Tom… lui et Éliza Travers, qui préparait toujours leurs aliments, cuisait le pain, lavait la vaisselle dans une propriété grevée de cent quatre-vingt mille dollars d’hypothèques.
« — Ne faites pas encore le partage, mes enfants ! suppliait la mère, s’interrompant de travailler, les bras couverts de mousse de savon. Isaac avait raison. Un jour, votre bien vaudra des millions. Le pays va se développer. Restons unis.
« ― Que m’importe la propriété ! s’exclama Tom. Que Frédéric la prenne ! Ce que je veux… »
« Il n’acheva pas la phrase… La vision du monde entier lui brûlait les yeux. »
« — Je ne puis attendre, continua-t-il enfin. Je vous abandonne les millions. En attendant, donnez-moi dix mille dollars et je signe mon renoncement à tout le reste. Laissez-moi partir sur la vieille goélette et quelque jour je reviendrai cousu d’or pour vous tirer d’embarras. »
Frédéric se revoyait, en ce jour lointain, levant les bras d’horreur et les yeux pleins de larmes.