Page:London - Soirée d’amateurs, paru dans Candide, 01 avril 1937.djvu/25

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— Je m’en suis tout de suite douté. Vous n’écririez pas dans un journal, par hasard ?

— Je n’ai jamais vu qu’un directeur de journal dans ma vie, dit-elle évasivement, et je… il… bref, nous n’avons pu nous entendre.

— Vous sollicitiez un emploi ?

Edna acquiesça de la tête, d’un air indifférent ; cependant, l’inquiétude commençait à la gagner et elle se creusait la cervelle pour changer de sujet.

— Qu’est-ce qu’il vous a dit ?

— Que dix-huit autres postulantes s’étaient présentées à lui pendant cette semaine-là.

— La douche glacée, hein ? Le jeune homme éclata de rire en se frappant les cuisses. Vous voyez, ici nous sommes un peu méfiants. Les journaux du dimanche voudraient offrir à leurs lecteurs le ridicule de ces soirées d’amateurs dans un joli petit paquet élégamment présenté, mais le patron ne l’entend pas de cette oreille-là. Rien que d’y penser, ses yeux lancent des éclairs.