Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

J’avais emporté ma presse d’établi, pour travailler, sitôt libre ; je la sacrifie, nous l’attachons à la corde. La tension est trop forte, la corde casse. Nous reculons de plus en plus vite.

Nous pagayons à rebours avec tout ce qui nous tombe sous la main. Moi, avec mon rabot ; Jean-Marie avec une casserole ! Pittoresque à voir, hein ?

Nos efforts n’ont rien obtenu. Le courant nous a rejetés. Nous sommes face au dégrad des Canes.

Nous ancrons avec un bambou que nous plantons dans le fond. L’eau bientôt se retire et notre pirogue s’assied sur la vase. Nous pensons tous, alors, au banc des Français !

La nuit vient nous prendre comme ça.

Deverrer et Venet pleurent. Menœil, le vieux, est encore tout bouillant. C’est lui qui les remonte : « Je serais presque votre grand-papa, et pourtant, moi, je ris. Je sens une très bonne odeur ! Ma femme qui m’attend depuis vingt--