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LA CHINE EN FOLIE

culier cache dans sa poche un dollar qui vaut dix beaux francs au lieu de deux cinquante. Les canards laqués pendent par milliers, le croupion bien frais, aux crochets des marchands de victuailles. Il n’y a pas un crime de plus qu’auparavant. Les bandits n’attaquent nos trains qu’avec modération, tenant à prouver que, depuis qu’ils sont libres, ils se gardent bien d’abuser. Nos lettres arrivent, les télégrammes circulent rapides comme la pensée. Nous jouons au Mat-Hiang à volonté. Les petites chanteuses chantent toujours comme de gros eunuques. Les hirondelles continuent de faire des nids. Les requins ont encore des ailerons. La « drogue » ne manque pas. Et nos cercueils sont d’aussi bon bois.

— C’est l’éloge de l’anarchie que vous prononcez là, ô confrère vénérable.

— Vous l’avez dit, fit toujours le plus âgé, en levant d’une main sa tasse de vin chinois, tandis que de l’autre il caressait voluptueusement la nuque huilée de sa petite chanteuse cantonnaise.