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LA CHINE EN FOLIE

chez nous. Cela avait l’air d’être une vraie bataille. Je marchais depuis trois quarts d’heure. Je ne voyais rien encore. Sept lis, à peu près quatre kilomètres. Je repris ma carte. Rien n’était signalé ; aucune route. Évidemment ils se battaient pour la possession de la ligne de chemin de fer, mais alors que faisait ce train sanitaire et dont la locomotive était froide ? Drôle de guerre ! Au fait, chez qui étais-je ? Chez Tsang-Tso-lin ou chez Wou-Pé-Fou ?

La fusillade s’entendait très bien, mais aucune balle ne sifflait. Les docteurs s’étaient certainement trompés. La chose se passait plus loin.

Enfin j’aperçus du monde. Des charrettes à bœufs cahotaient sur ma droite. Je filai sur ce convoi. C’étaient des blessés qu’on ramenait. Un Chinois, qui avait l’air d’être l’officier, me regarda sans comprendre. Mais il ne me demanda rien.

— Tsang-Tso-lin ? fis-je.

Je n’eus aucune réponse, même pas des yeux. Le convoi continua du côté du train et moi je suivis en sens inverse les traces qu’avaient laissées le convoi.

Je marchai pendant trois kilomètres encore. La fusillade avait cessé de rouler, mais j’entrai dans