ai dit les malheurs. Il avait manqué d’esprit n’étant pas déguisé en voleur.
Ces Célestes regardaient, sans sévérité, l’enfantine mascarade. Ce soir ils n’étaleraient pas leur xénophobie. S’ils étaient accourus à cette fête, ce n’était non plus pour danser. L’angoisse les y avait poussés. En effet, sur le front de chacun d’eux, si toutefois un système électrique semblable à celui des réclames lumineuses eût fonctionné dans leur cerveau, on aurait pu voir, à cette heure, apparaître alternativement tantôt en rouge, tantôt en bleu, ces deux noms qui les terrifiaient : Tsang-Tso-lin : Wou-Pé-Fou !
L’occasion pour eux était providentielle. Ils allaient pouvoir se rappeler au souvenir des ministres plénipotentiaires. J’entendais déjà ce haut dignitaire de la République-Empire glisser à l’oreille d’un diplomate européen : « Si le sort nous est de nouveau cruel, puis-je compter sur un tout petit coin dans votre légation, Excellence ? » Mais l’Excellence était occupée avec une lady, et lui disait justement : « J’étais le meilleur cavalier du royaume, Madame. Quand je n’étais encore que Secrétaire d’ambassade à Rio… » Alors le pauvre Chinois s’en alla.
Un fossé séparait les deux races. Il y coulait