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DEUX CORRESPONDANTS DE GUERRE

Il n’était que sept heures du matin. L’auto roulait dans un pays qui n’avait pas dormi. On voyait par les champs des fuyards ahuris. Loin du combat, la panique est bavarde. Elle est muette près du feu. Par-ci, par-là, au bord de la route, un cercueil attendait que les dieux voulussent bien désigner le lieu favorable à l’inhumation. Toute la campagne semblait étreinte par de l’angoisse.

Cette atmosphère, je la connaissais. Elle était celle des alentours de champs de bataille. Le ciel était bas, comme s’il s’était penché sur la terre afin de regarder jusqu’où les hommes vont dans l’abîme.

C’était la province du Tchély.

Je ne savais pas trop où je me rendais, les batailles n’ayant de nom que lorsqu’elles sont terminées. De temps en temps le chauffeur se re-