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LA CHINE EN FOLIE

nais louent Tsang-Tso-lin, lui donnent argent, armes, souliers et bénédictions.

Le voilà espion et franc-tireur.

La guerre cesse, Tsang est riche. Il tient maintenant la Mandchourie entière sous son pistolet. Ce n’est plus un bandit sans référence, c’est un chef de bandes chevronnées. L’empire chinois ne peut plus ignorer Tsang. On doit compter avec lui. On lui offre d’entrer dans l’armée régulière avec grade de colonel et décoration du Tigre (troisième classe). Le compère se tâte, sourit intérieurement, accepte.

Le voilà officier supérieur de l’armée de l’Empire. On lui laisse entendre que sa carrière serait tout de même plus rapide s’il donnait une preuve de sa conversion. L’ambition le tient, les Japonais aussi, qui lui disent : « Va donc ! » Il donnera les preuves que l’on voudra.

L’occasion se présente. Pékin désirerait se débarrasser de Tou-li-San, autre chef de Moustaches Rouges.

Tsang-Tso-lin invite Tou-li-San à déjeuner. C’est son vieux copain, son frère de lait en brigandages. Tou-li-San accourt. Le repas est de choix. Il y a des ailerons de requins, du canard laqué et le vin ambré colore l’intérieur des petites