Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

73
LA CHINE EN FOLIE

Et ce vendredi, pour punir nous ne savons quelle coquetterie de femme, il expédia sa seconde concubine bien-aimée, comme bonzesse à vie dans une bonzerie, à deux cents lis d’ici, proche la Sibérie.

Tant pis pour la bonzesse ! Elle n’avait qu’à mieux se tenir !

Nous passons sous l’une des plus vieilles portes de Chine. C’est une cour des miracles, dont le miracle principal consiste en ceci : plus les mendiants affaissés là comme de vieux paquets de hardes, tuent de parasites, plus ils se grattent. C’est la multiplication des poux.

Nous sommes dans la ville chinoise. Les avenues sont répugnantes et les ruelles nauséabondes. Même pour un cœur boucané, ces cités sont écœurantes. On n’ose jeter à terre le bout de sa cigarette, par pitié pour lui. Les pauvres petits canaris, aux portes des taudis, s’épouillent désespérément du bec. Chaque Chinois prenant ses narines pour une mitrailleuse, pressant sur la gâchette, mitraille l’horizon. L’ordure est reine.

L’interprète doit m’attendre à la porte. Nous roulons maintenant le long d’un haut mur, par une impasse qui n’est autre qu’un couloir puant. Le palais de Tsang est au bout.