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le juif errant est arrivé

leur avait dessiné des croix au plafond ! Ce temple démentait son idole. Plus tard, ils ajoutèrent une cinquième branche, aux motifs, pour brouiller l’implacable signe.

Il ne faut pas grande imagination pour voir rôder près de ces pauvres pierres la détresse du peuple maudit. L’esprit les rassemble aisément tels qu’ils étaient, et tels qu’ils sont encore ailleurs, autour de cette maison de prières. Chassés, battus, moqués, ne pouvant sortir de leur camp de concentration, accusés de magie, de sorcellerie, de maladies, leurs habits marqués d’une rouelle, ils allaient, le dos voûté, pâles et maigres, la barbe désenchantée, dans les petites rues d’alors, à grands pas et tête baissée, vers cette première synagogue. C’était leur unique patrie. Là seulement ils se réchauffaient le cœur. Sous ces voûtes, ils oubliaient les méchants rois du jour dans l’attente exaltée du Messie. C’était pour eux et pour quelques heures seulement comme notre Trêve de Dieu de l’an mille qui suspendait les violences du mercredi au lundi. En sortant, ils levaient de grands yeux interrogateurs et regardaient l’heure à cette horloge juive dont les aiguilles tournent à l’envers. Comment n’eussent-ils pas marché à reculons ?

Il y a le Christ du pont Charles-IV aussi. C’est