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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— Voyons, que direz-vous aux policiers qui vous appelleront dans le bar pour vérifier vos papiers ?

— Je ne leur dirai rien. S’ils me parlent, alors je leur dirai que je vais chez ma tante qui est couturière et qui habite… Tenez ! je ne sais plus. J’ai oublié ce qu’il m’a dit. Je n’aime pas mentir. Qu’est-ce que je vais faire ?

Je fis un signe à Lu-lu qui tout de même s’approcha :

— Où habite-t-elle ma tante ? j’ai oublié.

— Posito ! À Po-si-to, tu as compris. Répète un peu. C’est une plage tout près d’ici. Répète, je te dis.

— Je vais pleurer !

— N. de D. ! fit Lu-Lu, et il s’en alla.

Le bateau accostait.

Il y avait sur le quai quelques barbeaux français. Ils seraient volés aujourd’hui. Pas de colis pour eux. Ils devaient le savoir, mais ils venaient à tout hasard, par habitude. Lu-Lu leur fit un léger signe d’amitié. Ils répondirent discrètement. La liaison était bien organisée.

La police s’installa au bar des premières.

Les passagers pour Montevideo y étaient aussi. Et du pont, Lu-Lu, par une fenêtre, surveillait sa marchandise.

Vint le tour de la pauvre Galline. Les policiers