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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

« Mon but est d’étudier la traite des Blanches. Je ne puis le faire que si je pénètre dans votre milieu. Voulez-vous être mon introducteur ? Je vous pose la question en toute confiance. En toute confiance, je pense, vous y répondrez. Votre ami Vigier m’a dit à Paris : « Il fera pour vous là-bas ce que j’y ferais moi-même. » J’attends votre rendez-vous et je vous salue naturellement.

« Mon adresse : Hôtel du Midi 25 de Mayo, 363 B.-Aires. »

Là-dessus je partis pour l’Idéal-Bar. C’était à l’angle de Corrientès et de Libertad. On y buvait dans des verres ronds une mixture réconfortante appelée Cubano. L’ivrognerie ne guidait pas mes pas, mais Lucien Carlet, le Lu-Lu de la Galline, l’homme du bateau, m’y attendait.

Il me sourit de ses beaux yeux bleus.

— Je vais vous faire assister à une petite scène du Milieu. J’ai laissé la gosse à Montevideo, vous le savez. Maintenant il faut l’amener à Buenos-Aires. Ma femme ira la chercher.

— Elles vont s’arracher les cheveux et peut-être les sourcils !

Il calma mes appréhensions.