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LES COMITADJIS

met deux reçus, l’un au nom de l’État, l’autre au nom de la Terreur. C’est dix pour cent de l’impôt régulier, tout le monde le sait. Au fond, le chef de bande vaut mieux que le chef du gouvernement. Cinq cents levas pour ne pas vous faire d’ennui, et cinquante seulement pour ne pas vous tuer ? Des deux, quel est le plus généreux ? Il faut dire que ces percepteurs sont des Macédoniens.

Deuxième scène. La Macédoine produit le meilleur tabac du monde. La récolte est faite. Les camions chargés sont prêts à partir pour les gares et, de là, pour l’Égypte. Cependant ils ne partent pas. Ils attendent l’envoyé du comité révolutionnaire. Les propriétaires de tabac, les gros comme les petits, doivent verser cinq pour cent de leur chiffre d’affaires à Ivan Mikaïloff. S’ils ne les versaient pas ? Les camions seraient confisqués et interdiction serait faite aux Macédoniens de travailler, la saison suivante, sur les terres des mauvais patriotes. Vous allez penser que ces patriotes malgré eux n’auraient qu’à s’adresser à la gendarmerie. La gendarmerie, ici, c’est l’Orim. Si les propriétaires n’ont pas de monnaie sonnante, ils payent avec un chèque. Mikaïloff remet aussitôt les papiers de route et le reçu de la contribution, reçu signé : « La Liberté ou la Mort »

Eh bien ! il faut se garder de juger sur l’appa-