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LES COMITADJIS

Toujours vous, pauvres amis ? Mais n’est-ce pas justice ? Souvenez-vous de ce que vous avez fait, voilà dix-neuf cents ans et plus…

— Donne-moi cent mille levas, Isaac, dit le percepteur de la Terreur.

Isaac rit, parce qu’il n’a qu’une chemise, dit-il.

— Isaac, ton compte en banque se montait, ce matin, à six cent cinquante-deux mille levas.

— Comment sais-tu cela ?

— Un chèque, Isaac, ou je t’envoie à Gourna-Djoumaya.

Gourna-Djoumaya est en Macédoine bulgare où le bois coûtant peu, l’Orim fait des potences.

En 1927, l’Orim tira vingt millions de levas des Juifs de Sofia.

— Où habitez-vous ? me demandait l’un de ceux-là, qui voulait me rendre ma visite.

— Hôtel de Berlin !

À ces mots il s’écroula derrière son comptoir.

Ils prirent également quatre millions aux Arméniens.

L’Orim connaît les bilans des Juifs, des Arméniens et des Grecs de Sofia. Elle sait ce que chacun possède en portefeuille, la valeur de leurs immeubles, de leurs marchandises. L’un d’eux hérite-t-il ? Elle accourt et se sert avant le fisc. Un père dote-t-il sa fille ? L’Orim est au contrat, avant le