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LES COMITADJIS

autre dépense somptuaire n’est davantage tolérée. On peut se marier, baptiser ses enfants, enterrer les siens, sans pour cela se livrer à des débordements hors de prix.

Le comité de village joue le rôle de tribunal. Il n’est pas d’esprit badin. Avis au garçon qui entendrait noyer une femme mariée dans le lac de ses beaux yeux. L’époux se plaint-il ? La preuve de la noyade est-elle apportée ? Ces deux cœurs tendres subiront la peine du 19 et 6 ; vingt-cinq coups de bâton, les dix-neuf premiers donnés en douche brisée, les six autres à jet plein.

Mieux vaut encore habiter Paris !

La justice des révolutionnaires ne s’arrête pas là. Ce « bernik » aujourd’hui en disponibilité illégale à Sofia en sait quelque chose. Le bernik est le contrôleur des contributions. Celui-la opérait en Macédoine bulgare. Deux paysans, se jugeant imposés hors de propos, portèrent plainte devant le tribunal de l’Orim. Ces paysans avaient raison. « Bernik, dirent les révolutionnaires, tu t’es trompé. Ces hommes ne doivent pas payer autant. — Peut-être ! répondit le fonctionnaire, mais qu’ils versent d’abord, on leur rendra la monnaie ensuite. » Le bernik fut saisi, déchaussé et mis sur la route de Sofia. Redonnez-moi mes chaussures, suppliait le représentant du roi. Alors, les justiciers lui enlevèrent