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LES COMITADJIS

et l’Italie ne payait pas les terroristes pour qu’ils tuent des Bulgares !

Ivan Mikaïloff comprit qu’il abîmait son affaire à ne s’occuper que de lui-même.

Pris par des soins, pourrait-on dire, domestiques, il avait négligé jusqu’ici le côté historique de son rôle.

Il devait lutter pour la Macédoine aux Macédoniens.

Depuis trois ans qu’il tenait le drapeau révolutionnaire, il ne s’en était servi que pour se coucher dedans !

Alexandroff passait la frontière, allant de temps en temps se faire tailler la barbe en Macédoine serbe, ce qui équivalait, comme attraction, au geste du dompteur se rasant dans la cage aux fauves. Mikaïloff n’avait taquiné les Serbes que de l’autre côté des barreaux. Je ne m’en plains pas. Je vous l’apprends seulement ! Certes, il jetait des bombes, il préparait des attentats individuels, et cela pourrait paraître suffisant. Toutefois, pour la réputation d’un haïdouc, c’était un peu pâle. Vantché Mikaïloff ressemblait davantage à un chef de bureau qu’à un homme à cheval. Il aurait sa statue, mais s’il continuait, elle ne serait pas équestre !

Autant de considérations le conduisirent cette année à changer de voie. Les Macédoniens ne se