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LES COMITADJIS

le cent quatre-vingt-treizième Bulgare transporté prématurément en terre à cause de la haine des clans. Les deux fractions de l’Orim allaient-elles anéantir les meilleurs intellectuels de Bulgarie ?

Vantché ferait la paix.

La paix est une déesse difficile à apprivoiser. On ne se dit pas, un matin : « Tiens ! j’ai assez de la guerre, c’est une sale garce ; donnez-moi mon chapeau, je vais sortir et je ramènerai la paix ! » La paix ne fait pas le trottoir. C’est une dame hautaine, au regard glacial et qui impose aux plus entreprenants.

Ivan Mikaïloff ne tarda pas à s’en apercevoir.

Les frères ennemis étaient représentés par MM. Parlitcheff, Poppchristoff, Koulicheff et Chandanoff. Ces quatre-là en avaient gros sur le cœur. Chandanoff surtout, lequel ne vivait que par la grâce d’un maladroit qui l’avait raté cinquante-neuf jours auparavant.

« La paix ? À d’autres, monsieur Mikaïloff, mais pas à nous », répondirent-ils.

Ces quatre personnages n’avaient que la vie à y gagner. La victime expiatoire de Gourkoff, à qualité égale, ne pouvait être choisie que parmi eux. Ce prix ne leur parut pas suffisant. Là, nous touchons aux vertus de la race bulgare, fortes vertus dont la principale est le courage. Un Bul-