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LES COMITADJIS

— J’aime ma patrie, crie-t-elle, je meurs pour elle !

D’une quatrième balle au cœur, elle règle son compte.

Et le nom de Mara Bounéva vole de la vitrine de Skoplié au livre d’or des comitadjis.

Ivan Montchiloff est un bateau ivre sur les eaux révolutionnaires. En 1923, voiles au vent, il commence de tanguer. Agrarien, l’assassinat de Stambouliski l’avait jeté sur la côte serbe. Le voici à Belgrade, exilé.

La nécessité du pain quotidien le fait chavirer. Belgrade l’embauche comme espion. Il va maintenant avec le masque infâme sur lequel il a rabattu ses propres traits.

C’est un traître de qualité. Ses maîtres n’ont que de bons renseignements à fournir sur la bassesse de son âme. Les secrets qu’il reçoit de son pays et qu’il vend à un autre sont de tout premier choix. Il s’est même essayé dans la provocation et, du coup, l’homme révéla des dons peu communs. Pendant cinq ans, il fournit tant de preuves de son savoir-faire que sa personnalité s’impose pour une grande