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LES COMITADJIS

Que de gueules ! Si mon chien avait la curiosité d’ouvrir ces brochures, il en resterait pétrifié sur son petit derrière. C’est une exposition rétrospective de tignasses, de barbes, de moustaches. Voilà un Van Dyck, voilà Pépète le Bien-Aimé, voilà celui qui me ferait mourir de peur au coin d’un bois. Celui-là, c’est Absalon. Tiens ! voilà Clovis brisant le vase de Soissons ! J’aime beaucoup aussi Vercingétorix ; on dit ici qu’il a été tué en 1911 ! Ils sont tous là : Attila, l’homme-lion : Gengis Khan, la femme à barbe, Abd-el-Kader ! C’est la collection complète des chasseurs d’hommes. Et ces poses naïves ! Ceux-là tiennent leur fusil comme un paysan sa fiancée, chez le photographe, le jour de ses noces. Mais il y a la présentation des sabres, et c’est presque du théâtre japonais ! Plus loin, on les voit boire comme dans les tableaux de Franz Hals… Voici les trois anabaptistes, les deux étudiants inspirés, les rois mages. Et enfin du grand opéra : une tchéta avec tous ses drapeaux, dévalant d’une géante montagne ; c’est la présentation même des étendards dans la Damnation de Faust, aux accents de la Marche Hongroise !