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LES COMITADJIS

jusqu’aux rives de la Save. Le malheureux se serait noyé sans une haute colonne dorique qui s’élevait justement là. Il y grimpa. Il est là-haut maintenant, n’osant descendre, debout et regardant Semlin par delà le Danube, car, dans sa situation, n’est-ce pas, il faut se donner une contenance ?

L’autre statue est un acte de reconnaissance envers la France. Elle représente une femme qui effrayerait plus d’un homme. Aussi ne dirai-je rien d’elle. Rien du tout. Pour se venger, elle pourrait, lors d’un prochain voyage, m’appliquer un coup de ses seins sur la figure. Ce serait la mort, la mort sans phrase. Soyons prudent.

Trois cent mille habitants maintenant, y compris les contrôleurs du Corso. Ceux-là sont des jeunes gens qui n’ont que deux heures de travail par jour, de cinq à sept heures de l’après-midi. Leur place est sur la bordure des deux trottoirs de la grande rue centrale. Ils s’y tiennent coude à coude, sans désemparer, tout le long et tout le temps de la promenade du soir, chargés — je n’ai pu savoir par qui — de compter les jolies Serbes qui passent !

Mais regardons encore la ville : les fleuves reçoivent de nouveaux ponts, les enfants de nouveaux jardins, les popes de nouvelles églises, les