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LES COMITADJIS

en soit, l’autre, l’officiel, celui nommé par le roi, prétend n’avoir aucun moyen de se débarrasser de son jumeau. Le gouvernement-redingote reconnaît l’état de paix entre la Bulgarie et la Yougoslavie ; le gouvernement-revolver a déclaré la guerre à cette même Yougoslavie et la lui fait.

Tel est le spectacle devant lequel je devais d’abord vous placer.

Arrivons maintenant aux causes de la rébellion.

Les Serbes, en Macédoine, ont supprimé les écoles de langue bulgare, les prières en langue bulgare (regardées de près, ces prières n’étaient que du vieux slavon). Ils punissent les enfants s’exprimant en bulgare. Les Macédoniens ont dû ajouter à leur nom la terminaison itch pour lui donner la forme serbe. Ainsi le dernier président du Conseil de Bulgarie, né Macédonien, s’appelle Liapcheff, mais son frère reste au village natal est contraint de s’appeler Liapchevitch. Un homme qui se promène, fredonnant une chanson de son enfance, chanson bulgare, est puni comme un criminel. Dans les écoles, tout enfant doit répéter : « Je suis Serbe » ; revient-il à sa maison, le père lui dit : « Non, tu es Bulgare. » La jeunesse est donc torturée moralement. Les nouveau-nés doivent être inscrits sous un nom du calendrier serbe.