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LES COMITADJIS

main. Ils sont bientôt mille et se concentrent à Pazarzic. Des détachements militaires sont dirigés contre eux. Les paysans l’emportent. Stambouliski passe la nuit dans sa maison.

Le lendemain, la rébellion envoie des renforts. Les paysans sont battus. Stambouliski reste seul. Il est arrêté et conduit à Pazarzic, chez le commandant des troupes, qui se prépare à l’expédier à Sofia. Dans la nuit, un capitaine surgit, porteur d’un ordre secret et suivi de quatre membres de l’Orim. Stambouliski est ramené dans son village. Les officiers ont forcé le taureau, les comitadjis s’en emparent. Sur leur ordre, Stambouliski creuse sa tombe. Les quatre spécialistes lui coupent le nez, les oreilles ; enfin, celui qui se pare du titre de voïvode de la montagne noire de Skoplié l’abat. Quelques Bulgares prétendent que nos hommes tranchèrent ensuite la tête du dictateur et l’emportèrent à Sofia pour la montrer au roi, mais ce sont là des choses qui ne se font plus depuis Hérode… n’est-ce pas ?

Vantché est bien placé pour apprendre.

Depuis 1903 — l’insurrection de Saint-Élie — aucun de ses collègues n’eut devant lui un pareil champ de tir. Le chef décapité, la fête continue dans tout le pays. On l’appela la Terreur Blanche : expéditions punitives dans les villages, mas-